• Du pur Houellebecq !... Et donc excellent !.... L'histoire :  Un occidental, Français de surcroît, un type moyen et désabusé se balade...C'est un 14 décembre... il pense soudain qu'il va probablement s'emmerder, comme d'habitue, au prochain réveillon. Alors il entre dans la première agence de voyages qu'il trouve. On essaie de lui fourguer un séjour en Tunisie mais il refuse "Pas de pays arabes : les pays arabes ce serait bien sans leur religion de merde !"...Il finit pas s'inscrire à un séjour d'une semaine aux Canaries, sur l'île volcanique de Lanzarote. Belle description du tourisme de masse, ces médiocres en troupeaux qui s'étourdissent de conneries, des loisirs 3B : Baise, bouffe, bronzette... Là-bas, le narrateur fait la connaissance de Rudi, un Luxembourgeois dépressif.. Il remarque aussi les seins opulents de deux jeunes Allemandes lesbiennes. Il contemple leurs ébats publics, et finira par les baiser, tandis que Rudi ne parvient pas à s'intégrer dans ces réjouissances sexuelles, malgré les efforts du narrateur pour l'entraîner et la complaisance consentante des deux Allemandes... Finalement Rudi quitte Lanzarote avant les autres ; il laisse une lettre au narrateur, dans laquelle il explique qu'il va rejoindre la secte raéliene.... De retour à Paris, le narrateur reprend son existence banale.. Mais en ouvrant son journal, il retrouve Rudi, impliqué dans une affaire de pédophilie en Belgique... Je le disais au début : du pur Houellebecq : lucide, sombre, désabusé.... On retrouve ici les thèmes chers à l'auteur : la décadence occidentale et le misérabilisme sexuel de l'Occident... Assurément, ça ne plaira pas aux assoiffés d'eau de rose, aux lecteurs du Figaro et autres amateurs de sucreries gnan-gnan façon Drücker...  On ne peut pas plaire à tout le monde...


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  • Denise est une petite fille qui vit en Normandie. Ses parents tiennent un café-épicerie, comme on en trouvait très souvent, un peu partout, dans les années 1950... Lorsqu'elle va à l'école, Denise commence à mesurer l'écart qui la sépare des autres : dans sa famille règnent les engueulades, la vulgarité populaire, l'inculture de ses parents, l'humour vulgaire du Hérisson et des feuilletons imbéciles, tandis  que les clients du café  boivent, se saoûlent, dégueulent... Pour pisser, il y a un tonneau dans l'arrière-cour... Ce roman, est très largement autobiographique, et l'auteur nous raconte son enfance, son malaise au milieu des autres.... Elle découvre à l'école des mots inconnus chez elle : la maîtresse dit "Mademoiselle, suspendez votre vêtement à la patère" !... tandis qu'à la maison, sa mère gueule " Fous pas ton paletot en tapon !" Denise  a honte de ses parents, pourtant eux, gens simples, uniquement préoccupés de leur tiroir-caisse, auront à coeur de la "pousser dans les études" au point qu'elle deviendra professeur... Rappelons que l'auteur, Annie Ernaux, est agrégée de Lettres modernes... Un texte très bien vu sur les relations parents-enfants et sur les différences culturelles et sociales... Bien entendu, en filigrane de l'histoire, on retrouve les thèmes incontournables et obsessionnels de l'auteur : les règles, le sang entre les cuisses, le plaisir des filles et la honte, les rêves d'amour et vlan on se retrouve enceinte,  les ennuis du périnée féminin et les serviettes périodiques qui sèchent dans le jardin... Amateurs de poésie et de romantisme, passez votre chemin !.... La lecture est un peu pénible car elle n'est pas structurée en chapitres : le récit se déroule sur 181 pages, sans pause... Mais c'est bien écrit.... Une anecdote pour finir : J'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres, à Wintzenheim, en Alsace. Et, ô surprise, il comportait une dédicace manuscrite de l'auteur : "Pour Marie, avec amitié, mon premier livre, signé Annie Ernaux, 5 juin 2010".... Apparemment, la dénommée Marie a peu apprécié le cadeau, puisqu'elle s'est débarrassé du livre ! Qui plus est, le bouquin était dans un état neuf.. probablement jamais ouvert.. ni lu !! Sacré Marie ! Franchement, ça se fait pas, ça, de balancer un bouquin dédicacé sans même le lire !!!!


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  • Ce roman mériterait une palme : celle du roman le plus chiant de tous les temps ! Mais il est vrai qu'l ne serait pas le seul, tant prolifèrent les histoires portées par des auteurs complètement programmés mentalement, aveuglés par une foi, une crédulité, une passion addictive qui les habite, et que dès lors ils imposent aux autres avec une frénésie redoutable ! Ici donc, la foi est juive.. l'auteur, un juif polonais, nous raconte l'histoire d'un journaliste juif qui se reproche la mort d'un autre juif, Aaron, victime de la maffia russe, car il détenait  des papyrus anciens sur l'origine d'une ville.. Quelle vile ? Mais Jérusalem, voyons !! Et  jugez si l'enjeu en vaut la peine : il s'agit de savoir si les religions monothéistes ont pris naissance à Jérusalem, ou bien à Babylone ! Oh putain, s'il y a un truc dont je me fous, c'est bien ça !!! Et dès lors, voici tous les personnages du roman courant après ce mystère, avec d'autant plus de fougue que tout cela serait lié au trésor du Temple ! Y a de l'a thune à récupérer ! Et la cupidité est, comme toujours, un bel adjuvant à la foi....  J'ai failli abandonner le bouquin dès la page 3, mais un vieux fonds de masochisme m'a donné le courage d'aller jusqu'à la fin, page 539 !... Il faut convenir d'une chose : ce roman ferait un bon film, car on y trouve à la fois New-York, Paris, Jérusalem, bref de beaux paysages, auxquels on ajouterait évidemment les règlements de comptes entre juifs, palestiniens et les membres le la maffia russe... On pimenterait le tout avec, comme dans le roman, la classique histoire de cul entre l'espionne israélienne et le journaliste américain, une poignée de caresses, quelques intromissions orgasmiques. et on ajouterait quelques clopes cancérigènes après l'amour, pour encourager l'industrie du cancer du poumon !.... et vas-y Toto, c'est parti pour 10 millions d'entrées à 9 euros la place de cinoche !... Et tout ça pour des croyances, des fariboles  !!! L'homme est un roseau pensant, disait Pascal. J'incline à penser qu'il est d'abord un roseau crédule ! Ouf !  je vais enfin pouvoir jeter ce livre à la benne sélective de ma déchetterie favorite !


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  • Laetitia Colombani nous livre ici son premier roman, sous la forme de l'histoire croisée de trois femmes, qui vivent dans trois régions du monde. Smita vit en Inde, où elle appartient à la caste des êtres méprisables : les Intouchables, véritables pestiférés de la société.... Giulia, elle, est italienne, et elle travaille en Sicile, dans une entreprise familiale et artisanale fondée par son grand-père... Quant à la troisième femme de cette courte saga (235 pages), c'est Sarah, une brillante avocate canadienne... Dans la vie de chacune de ces femmes, il va se produire un événement inattendu, un événement différent pour chacune d'elles. De plus ces trois femmes ne se connaissent pas, et ne se rencontreront jamais... Pourtant, au fil des récits entrecroisés, un lien se fait jour entre les destins de ces trois personnages. Un lien qu'elles ignorent elles-mêmes, et que seul le lecteur finira par découvrir... Un lien qui nous éclaire sur la complémentarité des êtres et des choses dans notre vaste monde... Et il faut en convenir, tout cela est amené avec délicatesse et élégance par l'auteur, et les drames que l'on découvre sont racontés sans pathos ni les pleurnicheries habituelles qu'on rencontre trop souvent. Un petit livre mais qui dit de grandes choses et qui les dit bien.  Emportez ce bouquin dans votre valise cet été, vous ne le regretterez pas.


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  • Entre polar et roman fantastique, ce livre est un polar à la sauce contemporaine, c'est-à-dire que les policiers ne sont pas des enquêteurs implacables mais des gens plus ou moins déglingués eux-même par la vie.. Ici, la policière, l'inspectrice Sarah Geringen est larguée par son mec, Erik, dès la première page, et comme toutes les femmes hélas, cette histoire de cul ratée la met davantage au désespoir que si la Terre s'arrêtait de tourner !... Alors que tout le monde sait bien qu'elle trouvera un autre mec, fait tout pareil, avec lequel elle fera les mêmes choses qu'avec le précédent.. en attendant le suivant ! Enfin bon, on ne va pas philosopher là-dessus, et sur cet aveuglement des passions humaines !... Mais, pour se changer les idées, la voici appelée par son boss pour démarrer une enquête : un homme est décédé dans un hôpital psychiatrique proche d'Oslo, en Norvège... Rapidement, l'affaire va prendre une tournure inattendue, d'autant que le mort porte sur le front un tatouage en forme de matricule : 488... Cet homme était enfermé depuis 36 ans. Sarah apprend qu'il n'avait reçu qu'une seule visite pendant toutes ces années, celle d'un certain Adam Clarence... Or cet homme est décédé il y a un an.. L'inspectrice contacte alors le frère de ce dernier, Christopher.. Et bientôt, une mécanique implacable les conduit tous les deux sur la piste d'un réseau scientifique à la recherche d'une vérité vertigineuse  : la survie de l'âme après la mort...  Certes, le sujet est quelque peu abracadabrantesque à première vue... Mais en réalité l'auteur est parti de faits parfaitement historiques sur les expériences militaires conduites sur l'île de l'Ascension...  Un bon roman pour l'été : vif et incisif, avec du suspense, des rebondissements, des aventures internationales, un sujet étonnant, le tout dans une écriture bien menée. 


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