• La Colère du Tigre, pièce de Philippe Madral, 2014

    Au théâtre de la Gaîté-Montparnasse, on peut voir actuellement cette pièce, dans laquelle jouent Claude Brasseur et Michel Aumont, deux grosses pointures  du monde des acteurs, secondés par deux actrices dont toute la presse se contrefout, hélas : Sophie Broustal dans le rôle de l’éditrice, et Marie-Christine Danède, qui interprète la servante. Quant à Claude Brasseur, il joue le rôle du Tigre, autrement dit Clémenceau, je le précise pour la  jeunesse inculte, tandis que son compère Michel Aumont joue le rôle du peintre Claude Monnet... J’ai vu cette pièce l’autre soir, ce qui m’a permis de revoir le quartier Montparnasse, que j’avais déserté depuis longtemps. J’ai constaté au passage le développement assez fabuleux des sex-shops et autres boutiques de cul dans ce quartier ! Pigalle et Clichy n’ont qu’à se rhabiller, si j’ose dire !!! J’en viens à la pièce : elle raconte  les empoignades de deux vieux chnoques célèbres : Clémenceau et Claude Monnet. Clémenceau a obtenu de mettre un beau local, L’Orangerie, à la disposition  de Claude Monnet, pour y exposer ses immenses toiles des Nymphéas. Mais Claude Monnet fait son caprice de star : il ne se dit pas prêt, il a de gros problèmes de vue, distingue mal les couleurs, bref ça fait trois fois qu’il refuse de donner ses toiles ! D’où l’empoignade de ces deux amis... En arrière-plan et en filigrane, on nous dit, sans originalité,  les soucis traditionnels des seniors au soir de la vie : le temps qui passe, les amours pas évidentes, et puis on voit le Tigre redevenir agneau pour sa jeune éditrice de 40 ans de moins que lui et dont il tombe amoureux ! Pas étonnant ! Un tigre, ça préfère croquer de la chair fraiche plutôt que de la carne  fibreuse !... Les décors sont très beaux et simples à la fois... Par contre, il faut bien dire que je sujet est un peu maigrelet et le ton assez superficiel... Ce n’est ni philosophique, ni rigolo, ni même historique, pas très psychologique non plus... Passe-t-on un bon moment de théâtre ? Mouais, mais sans plus. On dirait que la pièce a été juste le prétexte pour faire jouer Aumont et Brasseur... D’ailleurs la presse ne parle que de ces deux-là, et les deux actrices sont  délibérément ignorées, rejetées dans l’ombre ! Dommage, car Marie-Christine Danède est excellente dans le rôle de la servante de Clémenceau. Conclusion : un spectacle moyen, vaguement ennuyeux, surtout pour celles et ceux qui n’ont jamais entendu parler de Clémenceau et de Claude Monnet, et à mon avis, à l’ère de la culture-smartphone et TF1, il doit y en avoir pas mal, de nos jours !!!


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  • La Colère du Tigre, pièce de Philippe Madral, 2014

    Au théâtre de la Gaîté-Montparnasse, on peut voir actuellement cette pièce, dans laquelle jouent Claude Brasseur et Michel Aumont, deux grosses pointures  du monde des acteurs, secondés par deux actrices dont toute la presse se contrefout, hélas : Sophie Broustal dans le rôle de l’éditrice, et Marie-Christine Danède, qui interprète la servante. Quant à Claude Brasseur, il joue le rôle du Tigre, autrement dit Clémenceau, je le précise pour la  jeunesse inculte, tandis que son compère Michel Aumont joue le rôle du peintre Claude Monnet... J’ai vu cette pièce l’autre soir, ce qui m’a permis de revoir le quartier Montparnasse, que j’avais déserté depuis longtemps. J’ai constaté au passage le développement assez fabuleux des sex-shops et autres boutiques de cul dans ce quartier ! Pigalle et Clichy n’ont qu’à se rhabiller, si j’ose dire !!! J’en viens à la pièce : elle raconte  les empoignades de deux vieux chnoques célèbres : Clémenceau et Claude Monnet. Clémenceau a obtenu de mettre un beau local, L’Orangerie, à la disposition  de Claude Monnet, pour y exposer ses immenses toiles des Nymphéas. Mais Claude Monnet fait son caprice de star : il ne se dit pas prêt, il a de gros problèmes de vue, distingue mal les couleurs, bref ça fait trois fois qu’il refuse de donner ses toiles ! D’où l’empoignade de ces deux amis... En arrière-plan et en filigrane, on nous dit, sans originalité,  les soucis traditionnels des seniors au soir de la vie : le temps qui passe, les amours pas évidentes, et puis on voit le Tigre redevenir agneau pour sa jeune éditrice de 40 ans de moins que lui et dont il tombe amoureux ! Pas étonnant ! Un tigre, ça préfère croquer de la chair fraiche plutôt que de la carne  fibreuse !... Les décors sont très beaux et simples à la fois... Par contre, il faut bien dire que je sujet est un peu maigrelet et le ton assez superficiel... Ce n’est ni philosophique, ni rigolo, ni même historique, pas très psychologique non plus... Passe-t-on un bon moment de théâtre ? Mouais, mais sans plus. On dirait que la pièce a été juste le prétexte pour faire jouer Aumont et Brasseur... D’ailleurs la presse ne parle que de ces deux-là, et les deux actrices sont  délibérément ignorées, rejetées dans l’ombre ! Dommage, car Marie-Christine Danède est excellente dans le rôle de la servante de Clémenceau. Conclusion : un spectacle moyen, vaguement ennuyeux, surtout pour celles et ceux qui n’ont jamais entendu parler de Clémenceau et de Claude Monnet, et à mon avis, à l’ère de la culture-smartphone et TF1, il doit y en avoir pas mal, de nos jours !!!


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  • La Colère du Tigre, pièce de Philippe Madral, 2014

    Au théâtre de la Gaîté-Montparnasse, on peut voir actuellement cette pièce, dans laquelle jouent Claude Brasseur et Michel Aumont, deux grosses pointures  du monde des acteurs, secondés par deux actrices dont toute la presse se contrefout, hélas : Sophie Broustal dans le rôle de l’éditrice, et Marie-Christine Danède, qui interprète la servante. Quant à Claude Brasseur, il joue le rôle du Tigre, autrement dit Clémenceau, je le précise pour la  jeunesse inculte, tandis que son compère Michel Aumont joue le rôle du peintre Claude Monnet... J’ai vu cette pièce l’autre soir, ce qui m’a permis de revoir le quartier Montparnasse, que j’avais déserté depuis longtemps. J’ai constaté au passage le développement assez fabuleux des sex-shops et autres boutiques de cul dans ce quartier ! Pigalle et Clichy n’ont qu’à se rhabiller, si j’ose dire !!! J’en viens à la pièce : elle raconte  les empoignades de deux vieux chnoques célèbres : Clémenceau et Claude Monnet. Clémenceau a obtenu de mettre un beau local, L’Orangerie, à la disposition  de Claude Monnet, pour y exposer ses immenses toiles des Nymphéas. Mais Claude Monnet fait son caprice de star : il ne se dit pas prêt, il a de gros problèmes de vue, distingue mal les couleurs, bref ça fait trois fois qu’il refuse de donner ses toiles ! D’où l’empoignade de ces deux amis... En arrière-plan et en filigrane, on nous dit, sans originalité,  les soucis traditionnels des seniors au soir de la vie : le temps qui passe, les amours pas évidentes, et puis on voit le Tigre redevenir agneau pour sa jeune éditrice de 40 ans de moins que lui et dont il tombe amoureux ! Pas étonnant ! Un tigre, ça préfère croquer de la chair fraiche plutôt que de la carne  fibreuse !... Les décors sont très beaux et simples à la fois... Par contre, il faut bien dire que je sujet est un peu maigrelet et le ton assez superficiel... Ce n’est ni philosophique, ni rigolo, ni même historique, pas très psychologique non plus... Passe-t-on un bon moment de théâtre ? Mouais, mais sans plus. On dirait que la pièce a été juste le prétexte pour faire jouer Aumont et Brasseur... D’ailleurs la presse ne parle que de ces deux-là, et les deux actrices sont  délibérément ignorées, rejetées dans l’ombre ! Dommage, car Marie-Christine Danède est excellente dans le rôle de la servante de Clémenceau. Conclusion : un spectacle moyen, vaguement ennuyeux, surtout pour celles et ceux qui n’ont jamais entendu parler de Clémenceau et de Claude Monnet, et à mon avis, à l’ère de la culture-smartphone et TF1, il doit y en avoir pas mal, de nos jours !!!


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  • Certaines n’avaient jamais vu la mer, roman de Julie Otsuka, 2011

    Voici un livre étrange, à mi-chemin entre le roman et le documentaire historique, et qui n’est donc ni l’un ni l’autre, mais cependant un peu les deux. Et d’emblée, il faut le dire, ce bouquin est chiant par la forme et poignant par le fond. Cela mérite quelques explications. Les voici : sur le fond, l’auteur, une américaine dont la grand-mère était japonaise, s’inspire de faits réels à la fois humains et pitoyables : à la fin du 19 siècle, il y avait aux Etats-Unis beaucoup d’hommes, ces fameux pionniers venus s’installer en Amérique avec des rêves de  fortune plein les yeux. Mais ils n’avaient pas de femmes !... Et au Japon, il y avait plein de toutes jeunes femmes qui vivaient dans une grande précarité, au sein de familles très pauvres... Que croyez-vous qu’il arriva ? Les pionniers américains écrivirent des sortes de petites annonces matrimoniales, accompagnées de photos, et les envoyèrent au Japon... Quant aux Japonaises, elles les lurent, éblouies : rien que des beaux mecs, belle gueules, avec des métiers mirobolants et lucratifs. Elles se voyaient déjà en petites princesses comblées, aimées et choyées, bref la vie de château ! En résumé ils étaient faits pour se rencontrer, car depuis que le monde est monde, les hommes cherchent avant tout une femelle pour assouvir leurs pulsions, tandis que les femmes cherchent d’abord un mâle friqué capable de leur faire plein de mouflets ! C’est comme ça !... Voilà donc nos Japonaises, qui par centaines s’embarquent vers cet Eldorado américain, serrant contre leur cœur une petite annonce et une petite photo... Hélas, quand elles arrivent, elles ont vite fait de déchanter : le « Bel homme, 24 ans 1m78, yeux clairs, possédant ranch et élevage »  est en réalité un ouvrier agricole de 45 ans, sale et dépenaillé ivrogne et violent, et qui touche un quart de SMIC tous les deux mois !... Et toutes les autres Japonaises sont dans le même cas ! Forcément, les femmes sont naïves et les hommes hâbleurs ! Forcément hâbleurs, les hommes, sinon les femmes ne seraient jamais venues ! C’est un peu comme  pour les hommes politiques : s’ils nous disaient la vérité, on ne voterait pas pour eux ! La nature humaine est ainsi faite qu’elle adore le mensonge... Et ce livre est donc l’histoire de toutes ces femmes japonaises, bernées et déçues et qui pourtant restent, travaillant presque comme des esclaves, habitant dans des galetas en guise de palais, puis faisant des tas de mouflets parce que c’est la nature qui veut ça, sous les lambris dorés comme dans le fumier d’une étable... Et puis les choses vont encore s’aggraver pendant la deuxième guerre mondiale ; en effet, après l’entrée en guerre du Japon, les Américains voient des ennemis et des traîtres potentiels dans tous ces Japonais et leur descendance, présents sur le sol américain : une sombre déportation commence... On le voit, cette histoire est dramatique et touchante... Mais la lecture en est chiante... pourquoi ? Pour une raison simple, c’est que l’auteur, pour raconter cette histoire, procède par chapitres thématiques qui ne sont le plus souvent que de longues énumérations. Par exemple, pour décrire la désillusion des femmes à propos des résidences qu’elles trouvent en arrivant, l’auteur liste ces résidences décevantes : « chez nous c’était une longue tente ; un lit de camp dans un baraquement ; un dortoir en planches au camp numéro 7 ; une paillasse dans l’écurie ; une couchette dans un wagon de marchandises ; un vieux poulailler occupé avant nous par des Chinois ; un coin du lavoir au Cannery Ranch...etc...il y en a comme ça plusieurs pages ! Rebelote avec le chapitre consacré aux naissances des innombrables marmots : encore une interminable énumération : l’une a des jumeaux, l’autre une enfant mort-né, la troisième n’arrive pas à en avoir, la quatrième... etc.. etc....à nouveau quatre pages de litanies... Certes, cette accumulation tend à montrer et à souligner le nombre immense de toutes ces misères, à la fois si différentes et si semblables... La démarche d’écriture est originale, mais tout de même : à lire, c’est chiant. Mais globalement, c’est un livre à lire, car il lève le voile sur cette émigration japonaise peu connue, sur son caractère douloureux pour tant de femmes, qui ont cru au paradis et ont trouvé l’enfer, tout en ayant la force d’y vivre.


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  • Certaines n’avaient jamais vu la mer, roman de Julie Otsuka, 2011

    Voici un livre étrange, à mi-chemin entre le roman et le documentaire historique, et qui n’est donc ni l’un ni l’autre, mais cependant un peu les deux. Et d’emblée, il faut le dire, ce bouquin est chiant par la forme et poignant par le fond. Cela mérite quelques explications. Les voici : sur le fond, l’auteur, une américaine dont la grand-mère était japonaise, s’inspire de faits réels à la fois humains et pitoyables : à la fin du 19 siècle, il y avait aux Etats-Unis beaucoup d’hommes, ces fameux pionniers venus s’installer en Amérique avec des rêves de  fortune plein les yeux. Mais ils n’avaient pas de femmes !... Et au Japon, il y avait plein de toutes jeunes femmes qui vivaient dans une grande précarité, au sein de familles très pauvres... Que croyez-vous qu’il arriva ? Les pionniers américains écrivirent des sortes de petites annonces matrimoniales, accompagnées de photos, et les envoyèrent au Japon... Quant aux Japonaises, elles les lurent, éblouies : rien que des beaux mecs, belle gueules, avec des métiers mirobolants et lucratifs. Elles se voyaient déjà en petites princesses comblées, aimées et choyées, bref la vie de château ! En résumé ils étaient faits pour se rencontrer, car depuis que le monde est monde, les hommes cherchent avant tout une femelle pour assouvir leurs pulsions, tandis que les femmes cherchent d’abord un mâle friqué capable de leur faire plein de mouflets ! C’est comme ça !... Voilà donc nos Japonaises, qui par centaines s’embarquent vers cet Eldorado américain, serrant contre leur cœur une petite annonce et une petite photo... Hélas, quand elles arrivent, elles ont vite fait de déchanter : le « Bel homme, 24 ans 1m78, yeux clairs, possédant ranch et élevage »  est en réalité un ouvrier agricole de 45 ans, sale et dépenaillé ivrogne et violent, et qui touche un quart de SMIC tous les deux mois !... Et toutes les autres Japonaises sont dans le même cas ! Forcément, les femmes sont naïves et les hommes hâbleurs ! Forcément hâbleurs, les hommes, sinon les femmes ne seraient jamais venues ! C’est un peu comme  pour les hommes politiques : s’ils nous disaient la vérité, on ne voterait pas pour eux ! La nature humaine est ainsi faite qu’elle adore le mensonge... Et ce livre est donc l’histoire de toutes ces femmes japonaises, bernées et déçues et qui pourtant restent, travaillant presque comme des esclaves, habitant dans des galetas en guise de palais, puis faisant des tas de mouflets parce que c’est la nature qui veut ça, sous les lambris dorés comme dans le fumier d’une étable... Et puis les choses vont encore s’aggraver pendant la deuxième guerre mondiale ; en effet, après l’entrée en guerre du Japon, les Américains voient des ennemis et des traîtres potentiels dans tous ces Japonais et leur descendance, présents sur le sol américain : une sombre déportation commence... On le voit, cette histoire est dramatique et touchante... Mais la lecture en est chiante... pourquoi ? Pour une raison simple, c’est que l’auteur, pour raconter cette histoire, procède par chapitres thématiques qui ne sont le plus souvent que de longues énumérations. Par exemple, pour décrire la désillusion des femmes à propos des résidences qu’elles trouvent en arrivant, l’auteur liste ces résidences décevantes : « chez nous c’était une longue tente ; un lit de camp dans un baraquement ; un dortoir en planches au camp numéro 7 ; une paillasse dans l’écurie ; une couchette dans un wagon de marchandises ; un vieux poulailler occupé avant nous par des Chinois ; un coin du lavoir au Cannery Ranch...etc...il y en a comme ça plusieurs pages ! Rebelote avec le chapitre consacré aux naissances des innombrables marmots : encore une interminable énumération : l’une a des jumeaux, l’autre une enfant mort-né, la troisième n’arrive pas à en avoir, la quatrième... etc.. etc....à nouveau quatre pages de litanies... Certes, cette accumulation tend à montrer et à souligner le nombre immense de toutes ces misères, à la fois si différentes et si semblables... La démarche d’écriture est originale, mais tout de même : à lire, c’est chiant. Mais globalement, c’est un livre à lire, car il lève le voile sur cette émigration japonaise peu connue, sur son caractère douloureux pour tant de femmes, qui ont cru au paradis et ont trouvé l’enfer, tout en ayant la force d’y vivre.


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