• Et un Nothomb, un ! Un de plus devrais-je dire, tant cette écrivaine prolixe nous pond régulièrement, chaque année, un mini-roman pour son maxi-profit. Et parfois pour notre plaisir. Il est vrai que, en général, j’aime assez son écriture et ses histoires originales et impertinentes, dans lesquelles il n’y a pas de gras superflu, c’est du roman diététique, et Nothomb s’y entend pour surveiller sa ligne... de mots ; mais comme je ne suis pas un admirateur fou, je sais lire Nothomb avec tout de même assez de discernement et de distanciation pour distinguer chez elle le bon grain de l’ivraie… Avec Le fait du prince, on est plus proche de l’ivraie, de la mauvaise herbe, que de la plante précieuse !… Ici, Amélie Nothomb se force visiblement à rester originale. On sent qu’elle rame pour respecter l’ordre probable de son éditeur : N’oubliez pas notre contrat, Amélie, il me faut votre bouquin pour la rentrée littéraire !... Elle nous donne donc à lire une histoire qui se veut vaguement policière : un type chez qui on sonne va ouvrir…Un inconnu entre, demande un vague renseignement, et s’effondre, raide mort ! Du coup, le type a une idée : prendre l’identité du mort, et laisser le cadavre chez lui. Notre type quitte donc son appartement, en se disant que lorsqu’on trouvera le cadavre, on prendra le mort pour lui, tandis que lui vivra sous le nom du mort ! Le classique changement d’identité. Enfin bref, voici notre héros parti pour de folles aventures, qui ne tiennent pas la route, mais au cours desquelles il y a tout ce qu’il faut pour faire vibrer d’envie le lecteur pignouf :  une belle Jaguar qui bouffe ses 20 litres de super 95 aux cent km (faites le calcul quand vous passerez à la pompe !), une jolie fille dont la poitrine super fait aussi du 95 (faites le calcul en regardant le prix des soutifs chez Princesse Tam-Tam !), une carte bleue inépuisable (comparez avec la vôtre, vide le 10 du mois !), une oisiveté de riche, donc idiote et inculte, et du champagne millésimé comme s’il en pleuvait à pleines coupes givrées ! Tout ça forme une ratatouille écrite tout de même d’une plume alerte, mais par contre fade et besogneuse, ce n’est pas incompatible… Heureusement, et c’est le bon côté de Nothomb, il y a peu de pages et on est donc vite débarrassé ! Car ne nous voilons pas la face, lire est parfois une corvée ! Et ce qui est triste, voyez-vous, c’est que ce vague brouillon tristounet a fait l’objet d’un battage médiatique bavard et emphatique, tandis que nul n’a parlé du pétillant bouquin de Paule Lunven Cache-cache et mat, que je vous ai récemment présenté…. Au fait, vous l’avez acheté ? non, pas encore ?... vous attendez quoi ?... Mon conseil, si un problème de sous vous retient, revendez votre Nothomb, ça vous paiera une partie du Lunven ! Vous ne perdrez pas au change !


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  • Bon, juillet est à nos portes, plus que quelques jours ! Vous allez boucler les valises et dépenser stupidement votre pognon  pour partir en vacances, vous crever dans les embouteillages, transpirer car votre tas de ferraille n’a pas la clim, vous gourer de route parce que vous avez compris de travers votre GPS, vous ruiner à faire le plein et à payer les péages, supporter les mômes qui braillent à l’arrière, sans compter les points de permis que vous allez perdre (bien fait !) pour vos divers comportements routiers inciviques : pas de clignotant pour tourner , téléphone au volant, un coup dans le nez, excès de vitesse, contrôle technique de votre véhicule non fait… Bref, vous êtes presque partis et mal barrés en même temps ! Mais rassurez-vous, tout n’est pas noir  dans l’enfer de vos vacances ! Je viens à votre aide dans ce marasme, en vous proposant un excellent bouquin à lire absolument : Cache-cache et mat, de Paule Lunven. Il s’agit d’un premier roman, sorti en librairie vers le 10 juin si ma mémoire est bonne. Il va ensoleiller vos loisirs par son enthousiasme truffé d’ironie… Avec ce livre vous jouerez vous-même à cache-cache avec les différents protagonistes de l’histoire : une grand-mère pas trop racornie bien qu’assez traditionnelle, une petite fille espiègle qui pose des questions gênantes, du genre : « dis, c’est quoi un suicide » ?... Et attention, quand une petite fille pose une question comme ça, c’est rarement le fruit de l’innocence et du hasard… c’est qu’il s’est passé des choses dans la famille, des choses qu’on cache, et les enfants jouent très bien à cache-cache avec les secrets, d’autant mieux devinés qu’ils sont plus lourdement cachés… Dans ce livre aussi, une femme rédige des souvenirs au sein d’un atelier d’écriture…mais ces textes, qui ont quelque chose de virtuel, jouent eux aussi à cache-cache avec la vraie vie, cette vie pourtant qu’un souffle imprévu peut rendre précaire…  Je ne vous en dis pas plus… Allez, rouvrez un instant votre valise, et faites-y une petite place pour y mettre Cache-cache et mat, de Paule Lunven, publié par les éditions Arcadia. Ne perdez pas de temps, achetez-le, il vous en coûtera entre 14,25 euros et 15 euros… Vous le trouverez très facilement sur le net ; chapitre.com, alapage.fr  amazon.fr , bref partout !...

    Figurez-vous enfin que je ne suis pas le seul à avoir repéré ce livre ! Eh oui ! Une librairie de Paris, la libraire Pippa, 25 rue Sommerard, 75005 Paris (métro Cluny La Sorbonne) organise une séance de dédicace, en présence de l’auteur évidemment, le mercredi 29 juin prochain, de 17 heures à 21 heures. Profitez-en ! N’oubliez pas, le 29 juin en fin d’après-midi ! Sinon, commandez le livre chez votre libraire ! Et pfuiiiit ! Oubliés les embouteillages et autres emmerdes sur la route ! Bonne lecture et bonnes vacances !

    Cache-cache et mat, de Paule Lunven – éditions Arcadia – 15 euros 


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  •  Gardiens de l’ordre est un très bon film de Nicolas Boukhrief, sorti en 2010.  Un très bon polar, un thriller qui vous tient en haleine, parce qu’il est à la fois humain et crédible. On n’a pas envie de dire comme on le dit parfois : « ça c’est du cinéma », pour signifier que l’histoire ne tient pas la route, qu’elle est une simple distraction, mais ne pourrait pas exister dans la réalité parce que l'on a usé et abusé de l'invraisemblable. Ici, par de délire créatif, mais un scénario serré et bine conduit. L’histoire est simple : trois policiers ( deux hommes et une femme)  interviennent un soir dans un immeuble où on les a appelés pour tapage nocturne. Lorsque les trois agents pénètrent dans l’appartement, un des occupants tire immédiatement et abat un des trois policiers. Ces derniers ripostent et blessent l’auteur des coups de feu… Les policiers découvrent par ailleurs dans l’appartement une étrange et puissante drogue fluorescente, appelée « Sphynx ». Mais bientôt, on apprend que le tireur drogué est le fils d’un député, et ça change tout ! La hiérarchie de la police  se range du côté du député. Et les deux policiers survivants (Cécile de France et Fred Testot), désavoués, sont considérés non comme des victimes mais comme les auteurs d’une bavure et mis à pied ! Pour rétablir leur honneur ainsi bafoué, tous deux se lancent alors dans une enquête personnelle afin de démasquer les fournisseurs de cette étrange et terrible drogue fluorescente.. Y parviendront-ils ?... Certes, le thème n’est pas nouveau : un film de plus sur la police, un film de plus avec des bons et des méchants, les bons étant, évidemment, les petits les sans grade, les méchants étant, évidemment, les riches et les puissants ! Certes, certes ! Mais justement, pour réussir un bon film avec de tels poncifs, il fallait un réel talent. Et Nicolas Boukhrief a eu ce talent, bravo !  Du bon cinéma comme j’aime. La violence n’y est jamais gratuite, on n’abuse pas des coups de feu ni de l’hémoglobine. Et puis cette phrase terrible, mais qui sonne si juste, prononcée par le commissaire devant les policiers qui s’indignent du sort injuste qu’on leur réserve : « Mieux vaut une petite injustice qu’un grand désordre » !... Tout est dit !.. Enfin et surtout, en tant que spectatuer, on entre dans le film, on est dans l’action, arraché à son fauteuil par des images, des décors une histoire ! Excellent !



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  •  Je sors à l’instant du cinéma de Vitry, heureux de revoir enfin la lumière du jour après avoir vu Monsieur Papa, un navet de 90 minutes. J’en suis tout attristé, car j’aime beaucoup Kad Mérad comme acteur. Mais lorsqu’il se proclame réalisateur, il sort de son domaine de compétence et nous inflige une heure et demie d'une soupe infâme assaisonnée de bons sentiments dégoulinants. Du début à la fin, ce n’est qu’une longue suite d’anecdotes sans la moindre épaisseur : un petit garçon bien propre sur lui mais sans papa, une maman femme d’affaires débordée toujours entre deux conseils d’administration (Michèle Laroque), et un papa de substitution (Kad Mérad) qui a toutes les qualités d’un gentil papa comme en rêvent les ménagères des HLM : aimant les enfants, champion du repassage, pas cavaleur, attentionné, patient, souriant… Et, cerise sur le gâteau des convenances, il ne fume pas, ne boit pas et ne joue pas aux courses ! De petites scènes en petites scènes, le film avance cahin-cahin, entre les anecdotes insipides, les scènes cul-cul la praline, les images pleurnichardes, le sentimentalisme sirupeux… Tout ça est gentillet et chiant à souhait ! On s’ennuie, on s’emmerde, on s’endort…  Quel gâchis de pellicule ! Je n’ai pas la force d’en dire davantage, d’ailleurs je ne suis pas encore complètement réveillé, je vous l’ai dit, je sors du ciné.


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  •  Si je fais le compte rendu de ce bouquin nul et chiant, c’est juste pour dénoncer le comportement diabolique et pervers de certains éditeurs ! Comment font-ils en effet pour s’en mettre plein les fouilles ? Oh, ils ont tout plein de méthodes ! Quand c’est pour se remplir les poches au détriment de son prochain, l’homme déborde d’imagination, même s’il n’est pas éditeur d’ailleurs ! L’une de ces méthodes consiste à fabriquer du baratin, comme celui qu’ils ont éléboré ici : Ils prennent un vieux titre complètement pourri et oublié, écrit par un auteur décédé depuis longtemps (Richard Marsh est mort en 1915)... Bien entendu, comme personne ne connait  l’auteur ni l’œuvre, l’éditeur fait une comparaison flatteuse et mensongère : ici par exemple, il fait un parallèle entre Le Scarabée et le célèbre Dracula !!... Il fait des comparaisons tendancieuses mais élogieuses avec Lovecraft… Alors on se dit que si c’est de la même veine que Dracula… pourquoi pas ?... En outre, les types comme moi, vaguement cultivés et tout de même un peu lettrés, éprouvent une sorte de honte soudaine, presque une culpabilité ! Comment ? !... Une œuvre qui se compare à Dracula ? Et je ne la connaissais pas !!!... Et l’auteur ? Richard Marsh, que je ne connaissais pas non plus !…Mais c'est un scandale !... J’ai soudain honte de n’en avoir jamais entendu parler !... Eh oui, c’est logique, je me dis : puisqu’un éditeur, censé aimer la littérature et reconnaître en ce domaine ce qui est bon et ce qui est mauvais, publie ce livre, c’est que c’est bon ! Et si moi, qui me crois cultivé, je ne connais pas cette œuvre, c’est vraiment que je suis ignare et que ma culture présente une grave lacune !... Je m’en vais la combler de ce pas, en me ruant chez mon libraire ! Et hop ! C’est comme ça qu’on se fait avoir ! C’est comme ça que je me suis retrouvé avec Le Scarabée sur ma table de lecture !... Le piège des éditeurs a marché ! Et l’éditeur sa marre, se frotte les mains, empoche mon pognon et celui des milliers de gens qui ont fait comme moi… puis il s’achète une nouvelle Porsche et s’offre une semaine aux Caraïbes avec sa petite assistante préférée à gros nénés !... Ne faites pas comme moi !… Le Scarabée est une sombre histoire de fantastique macabre dans l’air du temps d'alors, avec du surnaturel, un mort qui se transforme en scarabée, le tout rédigé dans un style lourd, laborieux, pesant, indigeste, pompeux et pompier, le style des écrivains à la con de la fin du 19è siècle et du début du 20è siècle ! Bref, 15 euros de foutus en l’air pour cette scorie d’écriture ! Heureusement, ce n’est pas moi qui les ai perdus, puisqu’on m’avait offert ce livre ! Mais quand même, c’est ballot !...


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