•  Il reste du jambon ?  est une bonne grosse comédie à la française, populaire et rigolarde, histoire de se fendre la gueule en famille sans se prendre la tête. Un film pour soirée sur TF1, avec les mômes qui braillent tout autour et la belle-doche qui fait chier avec ses remarques, comme d'hab, tandis que tonton, mine de rien, soulève de temps à autre une fesse pour étouffer des pets lourds et sournois dans le nubuk du nouveau canapé Ikéa en promo, payable en trois fois sans frais. Toute l’histoire tourne autour d’un thème rebattu : le racisme ordinaire et les difficultés qu’il y a, malgré les beaux discours idéologiques, à supporter au quotidien les modes de vie des gens dont la culture est différente de la nôtre. Dans ce film, une Française normale, blanche, encore jeune et belle (Anne Marivin) tombe amoureuse d’un médecin arabe (Ramzy Bedia)… Bien entendu, avec une rare hypocrisie, la cinéaste a choisi avec soin ces deux personnages, en évitant de les prendre trop proches de ceux qu’on voit tous les jours dans nos banlieues et nos cités, ça aurait fait désordre ! On a donc pris un arabe bien propret, qui exerce la noble profession de médecin urgentiste, et non le métier de Rmiste trafiquant de drogue et maquilleur de bagnoles volées ! De la même manière, Anne Marivin joue le rôle d’une journaliste chroniqueuse de télé, pas celui d’une ouvrière chez Arco-Metal ! Du beau linge, quoi ! Bien entendu, nos amoureux vont se chamailler à tout propos : il ne mange pas de jambon… ni de porc… pas de sanglier non plus… il élève un mouton dans sa baignoire en attendant de l’égorger pour fêter l’Aïd ! Et bien entendu aussi, on aura droit à la gueule des parents bourgeois et friqués d’Anne Marivin quand ils reçoivent à dîner l’amoureux arabe de leur fille !!! Il faut dire que lorsque les parents arabes du toubib maghrébin reçoivent la fille bcbg, c'est pas triste non plus !... Au fait, je veux souligner un point qui me tient à coeur en ce moment : la mère d’Anne Marivin dans le film est… Marie-France Pisier, toujours aussi belle et distinguée pour cette ultime apparition au cinéma… Rien que pour elle et pour sa mémoire, il faut voir ce film, tant pis s’il est cul-cul la praline et s’il véhicule poncifs et lieux communs à gogo !...


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  •  Attirances est un recueil de trois récits différents et pourtant proches.  Parlons un peu de chacun d’eux…

    • Vous êtes mon sujet : un écrivain dédicace son dernier bouquin dans un Salon du Livre à Montpellier. Une jeune fille lui demande une dédicace, et semble vivement intéressée par l’auteur et son œuvre. L’écrivain, intrigué, tente d’en savoir plus. Il découvre que la jeune fille, étudiante en Lettres, est passionnément attachée à l’étude de son œuvre. D’abord flatté, l’écrivain constate bien tôt que cet intérêt confine à un véritable harcèlement… La jeune fille semble deviner les comportements de l’écrivain, allant même jusqu’à anticiper son œuvre future… Quel mystère se cache sous cet attachement peu ordinaire ? Pourquoi cette attirance ?...
    • Attirance : Un peintre a réalisé le portrait de deux jeunes femmes. Elles disparaissent, et le peintre s’accuse de les avoir tuées. Une juge mène l’enquête, mais elle se trouve bientôt sous l’emprise du criminel, dans un climat proche du fantastique. Elle ressent une impression étrange devant les tableaux de l’artiste, une invincible attirance. Déconcertée, la juge fait appel à une radiesthésiste…
    • La maîtresse de maison : Un homme part en vacances avec sa femme et ses deux enfants. Avec leur voiture, ils tractent une caravane. La famille a loué une maison, dans un coin perdu d’Auvergne, une maison lugubre, comme abandonnée au milieu de terrains déserts occupés par des militaires… L’épouse ne veut pas habiter la maison et reste dans la caravane. Les enfants dorment sous la tente montée à proximité. Seul le mari, fasciné par la maison, s’y introduit. Immédiatement, il est charmé par le silence étrange de la demeure, et par l’impression qu’elle lui donne d’être habitée… Là encore, une invincible attirance se fait jour… Quelle est cette mystérieuse présence invisible qui peuple la maison ?...

    Ces trois histoires ne sont pas sans liens entre elles… En premier lieu, dans deux d’entre elles on retrouve un peintre, le même, impliqué dans deux récits bien différents. Mais surtout, l’ensemble du livre est parcouru par le mystère, le fantastique et cette irrésistible attirance pour des êtres ou des choses, qui caractérise les passions qui nous emportent jusqu’à des extrémités parfois effrayantes… Attirances est un livre qui nous sort du quotidien et de la banalité, mais qui reste étrangement crédible. Il est enfin écrit dans un style vivant et alerte, souvent empreint, ce qui ne gâche rien, d’une sorte d’humour ironique… C’est du bon Cauwelaert.


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  •  Film de Cédric Klapisch, sorti en 2005, Les poupées russes est un film long et emmerdant au possible.  L’histoire, confuse et papillonnante, nous raconte les aventures et les mille tribulations d’un écrivain besogneux qui se lance dans la rédaction d’histoires d’amour. Se mêlent donc des anecdotes issues de la vraie vie, et d’autres, tirées de l’existence imaginée des personnages de roman, dans un tourbillon décousu et futile de petites coucheries, d’embrouilles sentimentales à base, évidemment, d’histoires de cul, de drague, de baisouillettes ici ou là, avec ce qui va avec : les engueulées, les emmerdements, les rabibochages, les scènes de jalousie sempiternellement les mêmes, exactement comme chez vous, chez vos collègues et chez vos voisins, pas la peine d’aller au ciné pour ça !... Il ne se passe quasiment rien entre deux copulations haletantes pleines de sueur, sinon quelques échanges de phrases imbéciles sans le moindre intérêt… Les textes, indigents, sont du niveau d'un cours de philo pour manutentionnaires et caissières chez Casto-Merlin, encore que ma comparaison ne soit pas forcément pertinente, les manutentionnaires comme les caissières étant souvent des bac+12, qui viennent chercher là un peu de thune entre deux amphis à la fac, avant de passer le diplôme qui leur  permettra enfin de débuter une belle carrière comme CDI (Chômeur à durée indéterminée) à pôle-Emploi ! Tenez, je vous livre la conclusion de ce navet roboratif, je cite la phrase : Les femmes, c’est comme des poupées russes : il faut les ouvrir toutes en attendant de trouver la bonne !… Sauf que la bonne, alors, dans les poupées russes,… c’est la toute petite ! Aïe !... Pas très moral tout ça, et pas très joli-joli, de s’en prendre aux toutes petites !... D’autant que, comme le chantait Léo Ferré, elles ont, sous la jupe, le Code pénal ! Allez, n’en parlons plus, les poupées russes c'est un ratage de plus en matière de cinéma ! Beurk !


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  •  Ce dimanche de Pâques avait bien commencé : un soleil estival sur les pivoines de mon jardin, une jolie poule en chocolat noir trouvée sur ma table au petit-déjeuner, posée par une main conjugale et cependant aimante –la chose n’est pas si courante – lorsque la triste nouvelle est tombée : Marie-France Pisier est décédée cette nuit dans le Var… Née le 10 mai 1944, elle allait avoir 67 ans dans quelques jours… La mort de cette actrice me touche, car elle était pour moi une de mes toutes préférées, mêlant un grand talent à une intelligence mutine et pétillante. Elle avait une allure à la fois très raffinée, très féminine et en même temps impertinente, quelque peu marginale, hors du troupeau crétin qui compose tout de même une bonne partie du vaste monde… Intelligence et féminité, distinction et élégance, le charme d’une jeunesse sans fin, car elle avait le bon goût de ne pas flétrir, et ça, c’est aussi rare que la main conjugale et aimante évoquée plus haut !... Et puis, venons-en aux confidences, Marie-France Pisier avait sur moi une sorte d’emprise exceptionnelle due à… eh oui, je vous imagine, bande de bougres, énumérant mentalement les diverses parties de son anatomie susceptibles de me faire fantasmer !... Mais vous n’y êtes pas, mais alors pas du tout ! Car ce charme fou, unique pour moi, de Marie-France Pisier était celui de sa voix ! Oui, vous avez bien lu, sa voix ! Dès qu’elle parlait, c’était pour moi un envoûtement, un enchantement toujours renouvelé, elle me mettait dans un état second, une sorte de béatitude inextinguible qui me transportait en des lieux inconnus et beaux… Je l’aurais écoutée pendant des heures… Cette particularité avait toutefois un inconvénient : le charme procuré par le son de sa voix était tel sur moi que généralement je ne suivais plus le film, je ne savais pas finalement ce qu’elle avait dit, tant la musique de sa voix me faisait oublier le sens des mots  qu’elle prononçait ! Aucune autre voix féminine, jamais, ne m’a procuré un effet comparable, véritable fascination mystérieuse, que je suis incapable d’expliquer!...  Et dire qu’une telle voix s’est tue ! Certains ont perdu avec elle une femme, une mère, une soeur, une amie, une compagne, une actrice... moi j'ai perdu un enchantement...

    Ce dimanche de Pâques avait bien commencé : un soleil estival sur les pivoines de mon jardin, une jolie poule en chocolat noir trouvée sur la table de mon petit-déjeuner, et puis… Marie-France Pisier n’est plus…  Je n'y peux rien, c'est la vie, alors je lui dédie ce modeste billet, simple hommage d’un fan anonyme et assidu…



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  •  Ce bouquin, les Assoiffées, premier roman de Bernard Quiriny, avait été quelque peu remarqué lors de la rentrée littéraire 2010, et je m’en étais fait l’écho dans ce blog en septembre  dernier. Un écho positif, mais un écho a priori, basé sur l’avis des autres et sur l’histoire telle que je l’avais perçue racontée ici et là dans les médias. Seulement voilà, le livre ne résiste pas à la lecture et je suis déçu. L’histoire était pourtant prometteuse : une équipe de journalistes français, des hommes et des femmes, est invitée dans une Belgique de fiction, un pays dans lequel une révolution féministe a pris le pouvoir en 1972. Le pays a chassé les hommes, qui sont parqués dans des réserves ou des villages où ils sont étroitement consignés. Tout le reste est féminin : le pouvoir, les responsabilités, l’armée, les amours ! Oui, on ne s’aime qu’entre femmes dans ce nouvel Eldorado émasculé ! Les hommes ne sont plus admis que comme donneurs de sperme, mais on trie soigneusement les spermatozoïdes, de manière à ne faire naître que des filles. Et on attend que la science du clonage permette finalement de se débarrasser totalement des hommes. Malheureusement, une bonne idée de départ ne donne pas forcément un bon roman, on en a l’exemple ici, même si l’auteur nous donne en fait deux romans pour le prix d’un, je m’explique : un chapitre sur deux raconte l’histoire de la délégation française en visite officielle. Et un chapitre sur deux, rédigé à la première personne, est le journal intime d’une citoyenne belge de cet Empire féminisé. Cette façon de faire n’apporte rigoureusement rien au récit, et ne fait que doubler inutilement le nombre de pages. Mais là n’est pas le plus grave. En effet, ce qui cloche surtout dans ce roman, c’est l’écriture. Le style en est banal, et les phrases très ordinaires se succèdent d’une façon linéaire, monotones comme des wagons de TGV toujours pareils. Pas de suspense, pas d’émotion, une narration fade et lassante. Aucun humour non plus, pas d’énigmes, pas de rebondissements. Rien qu’une petite écriture sage d’atelier d’écriture auquel on aurait imposé de rédiger une fiction créative.  Et quand il y en a 400 pages comme ça,, ça devient chiant bien avant le mot FIN. Mais ne soyons pas trop méchant à l’encontre de Bernard Quiriny.  D’abord il est Belge et j’aime ce plat pays chaleureux et son incomparable Sirop de Liège introuvable en France ! Mais surtout c’est son premier roman, un galop d’essai en quelque sorte ! La monture n’a pas encore trouvé son pas, le style manque d’allure, mais ça viendra peut-être, une autre fois... En tout cas, pour rester dans la comparaison équestre, cette littérature est plus proche du percheron que du pur-sang ! Dommage, vraiment !


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