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JULES MATRAT : Encore un livre sur la Première Guerre Mondiale, au même titre que Le Feu, de Henri Barbusse. Mais avec une différence importante : dans Le Feu, Henri Barbusse nous dépeignait la vie et les souffrances des soldats pendant la guerre. Le propos de Charles Exbrayat est autre, mas il est complémentaire de la démarche de Barbusse. Car le héros d'Exbrayat, on ne le suit pas pendant la guere...mais après, à son retour... Charles Exbrayat nous peint la vie de Jules Matrat, un jeune paysan que la guerre a brutalement arraché à sa ferme, à son village, à ses parents, et à fiancée, Rose,... sa promise comme on disait alors... Pendant la guerre, pour conjurer sa peur, pour conjurer la mort, il se réfugie comme tant d'autres dans de solides amitiés entre bidasses, des amitiés qu'on se jure éternelles... Et puis la guerre est finie, les cloches sonnent la victoire, chacun oublie, les amitiés se défont.... on oublie... Mais Jules Matrat n'oublie pas, lui, il n'oublie rien... Il n'oublie pas les horreurs des tranchées, et s'aperçoit vite qu'il ne peut en parler. On le rabroue, on ne comprend pas... Et puis, de quoi se plaint-il? il est revenu vivant, lui ! Il devrait s'estimer heureux ! De rejets en rebuffades, en reproches parfois, Matrat va se voir de plus en plus isolé, il ne parvient plus à s'intégrer, il trouve un autre monde, un monde qui ne le comprend pas... Il essaie de s'en consoler auprès de Rose, sa fiancée, mais Rose ne reconnaît plus Jules Matrat, il n'est plus le fiancé qu'elle a connu avant la guerre... c'est un homme trop différent qui est revenu, Rose va s'éloigner et Matrat va se trouver rejeté, une fois encore...une fois de trop.... Jules Matrat n'est pas mort à la guerre, lui...il va mourir après, à son retour, tué par les hommes, par les souvenirs de souffrance, par l'incompréhension.... A lire absolument, pour comprendre que les ravages de la guerre ne s'arrêtent pas avec la paix retrouvée, mais se prolongent bien au-delà...
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Lazare Ponticelli n'est plus. Né le 7 décembre 1897, décédé le 12 mars 2008 et enterré au cimetière d'Ivry-sur-Seine, il était, à l'âge de 110 ans, le dernier des "Poilus", ces combattants de la Grande Guerre 1914-1918. Désormais, plus personne ne peut nous parler directement de cette guerre... Il n'y a plus de souvenirs...
... Il reste les livres pour témoigner de ce que fut cette guerre, et parmi eux LE FEU, par Henri Barbusse, écrit par l'auteur au plus fort des combats, en 1915. LE FEU est un roman, mais il est un véritable témoignage de ce que fut l'horreur des tranchées, la vie dans la boue, une vie constamment menacée par les bombardements, par les balles ennemies, et même par les baïonnettes, dans de terribles corps-à corps... Ils s'appellent Volpatte, Becuwe, Marthereau, Barque, Fouillade, Paradis ( étrange nom dans cet enfer )... ce sont les héros du roman, chacun issu d'un milieu social différent, mais tous partageant la même boue, le même froid, et la mort, qui rôde à chaque seconde....
Extrait :"Ils déposent le mort qui est habillé de neuf. - Ya pas longtemps, va, qu'il était d'bout, dit un des porteurs. V'là deux heures qu'il a reçu sa balle dans la tête pour avoir voulu chercher un fusil boche dans la plaine ; il partait mercredi en permission et voulait l'apporter chez lui. C'était un sergent du 405è, classe 14, un gentil p'tit gars avec ça...Il nous le montre : il soulève le mouchoir qui est dessus la figure ; il est tout jeune et a l'air de dormir ; seulement les prunelles sont révulsées, et une eau rose baigne les narines, la bouche, les yeux..."
Pas de complaisance dans le style, une écriture nette et précise, d'où naît l'émotion, la compassion, le frémissement que nous ressentons devant tant d'horreur ! Une horreur qui n'est pas qu'un roman, une horreur qui fut l'histoire vraie de millions de "troufions"...., nos grands-parents, nos arrière grands-parents... LE FEU, de Henri Barbusse, obtint le Prix Goncourt, en 1916, en pleine guerre... C'est un livre qui n'a pas vieilli, et qu'on peut lire à un double titre : pour la littérature, et pour le souvenir...
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Ils vont, les amoureux, tout d'abord hésitants
Sans témoins sans curieux sans bruit et sans voiture
Ils vont par les chemins découvrir la nature
Ils vont l'esprit léger et le coeur palpitant.
Ils vont, les amoureux sur la route du temps
Cueillir peines et joies, délicieux souvenirs
Et pour eux chaque jour est un nouveau printemps
Que leurs tendres baisers toujours font refleurir.
Ils vont les amoureux, tendres et mystérieux
Et dans leurs bras unis pour un même partage
Ils cherchent le bonheur et les yeux dans les yeux
Ils sont bien loin de nous pour leur plus beau voyage.
Ils vont les amoureux se lancer dans la ronde,
Chacun confiant et fort est pleinement heureux
De penser qu'il n'y a que la terre et puis eux
Ils vont les amoureux comme va tout le monde.
Et puis comme avant nous il en fut tant et tant
Qu'ils aient été de courte ou de haute stature
Sans témoins sans curieux, sans bruit mais en voiture
Comme nous ils iront grossir la nuit des temps...
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Avec mes doigts
Bien maladroits
Sur le piano
Qui sonne faux...
Je joue pour toi
Comme autrefois
Pour retenir
Ton souvenir
Que tant d'années
Ont effacé
Je joue encore
Toujours plus fort
Sur le piano
Qui sonne faux
Loin de ma vie
Tu es partie
Vers cet ailleurs
Toujours meilleur
Et le piano
Qui sonne faux
Joue sous mes doigts
Bien maladroits
Ton long silence
Sur mon errance
Laisse peser l
La vanité
De nos toujours
De nos amours
Qui vont qui passent
Et qui s'effacent
Parfois j'espère
Jouant cet air
Sur le piano
Qui sonne faux
Un beau matin
Prendre ta main
Rien qu'une fois
Comme autrefois.
Cet air ancien
Qui me revient
Est une fleur
Que sur ton coeur
Avec mes doigts
Bien maladroits
Je viens poser
Comme un baiser.
Je joue pour toi
Comme autrefois
Un air s'envole
Mais ma main folle
Sur le clavier
Est retombée
J'ai refermé
Le vieux piano
Qui sonne faux
Il n'y a plus rien
Et je suis bien.
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Voici assurément un livre choc. Mieux : un livre qui dérange et qui secoue le monde de l'écriture, du livre, de la littérature. Pierre Jourde, l'auteur, nous fait partager ici ses réflexions ironiques et cinglantes de vérité sur les dérives de la littérature en ce début de 21ème siècle... Peut-on encore parler de littérature lorsque les livres sont fabriqués comme de vulgaires produits de consommation courante et obéissent aux mêmes contraintes de la publicité ? Que reste-t-il de la littérature à l'ère des "people" ? Pas grand-chose en vérité !... Mais attention, Pierre Jourde ne nous présente pas ici une thèse savante et ennuyeuse, il ne se livre pas à une critique anonyme, non !... Il cite courageusement les faux auteurs, tous les Sollers, les Harlan Coben, les Marc Lévy, les Christine Angot, tant d'autres encore que les éditeurs publient à tour de bras...Parce qu'ils ont du talent ? Parce qu'ils sont des écrivains ? Non ! Parce que ces bouquins ne sont même pas faits pour être lus... seulement pour être vendus ! Le bouquin est imposé à coup de pub, un plateau-télé animé par un imbécile rigolard, et le tour est joué : le bouquin se retrouve en tête de gondole dans les hypermarchés, quelque part entre les frigos et les clefs USB ! ! Les gogos se ruent dessus, l'achètent,... non pour le lire, mais pour l'offrir à un malheureux ami, lequel range le bouquin dans un coin sans l'ouvrir..ou le revend sur ebay : il n'y a pas de petit profit !.... Et deux mois plus tard, on n'entend plus parler du "best-seller", disparu à jamais dans la trappe de la nullité, pendant que l'auteur, ravi du fric apporté par des lecteurs, qui croient lire, se goberge à l'île Maurice, sur une plage de sable fin, près d'une petite blonde appétissante : c'est toujours ça de pris, même la mauvaise littérature a du bon, de ce point de vue !...Amis lecteurs, si vous écrivez vous-même, si vous croyez à la beauté de l'écriture, si la littérature vous semble digne de grandeur, de souffle et de talent, laissez ici vos illusions ! Le livre n'est plus qu'un produit de consommation ! Il est bon de le savoir...Pierre Jourde nous l'explique avec talent et humour, lisez-le !...
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